Première messe de Tristan à Beaumont

Tristan prit les mains de Della et les porta à sa bouche pour les embrasser.
C'est très gentil à vous d'être là. Mais ne prenez pas froid, entrez.
Nous allonc commencer, cela fera venir les autres.

Bonjour, chers enfants de Dieu, et bienvenus en ce lieu saint !
Je suis heureux de vous accueillir dans la demeure du Très-Haut. Mais avant d'entrer pleinement dans notre messe, reconnaissons que nous sommes pêcheurs :

D'une voix forte et grave, il entonna :

Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi. Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.



Maintenant, nous allons réciter notre crédo, signe de notre Foi en l’Eglise Aristotélicienne et ses prophètes

Tristan allait rompre le silence qui suivait son sermon lorsqu'il vit arriver, fort en retard, un sieur plutôt bien habillé mais qui n'avait pas l'air commode du tout.
Il ne pouvait s'agir d'un domestique s'il se fiait à son apparence. Il pencha donc plutôt pour un habitué du castel, voire un membre de la famille de Della
Mais quel sans gêne tout de même. Arriver si tardivement et se permettre de faire le mécontent !
On aurait dit que le sieur lui reprochait d'avoir commencé l'office sans lui.
Lison semblait connaître ce malotru. Il faudrait qu'il pense à lui dire à la fin de la messe qu'elle choisisse mieux ses amis.

Tristan, dans sa bienveillance légendaire, fit celui qui n'avait rien remarqué et continua la messe.

Maintenant, communion ensemble.




Il s'approcha des fidèles et commença la distribution.

Lison tortilla sa bouche, et oui… la question tombait, il fallait bien sans douter, et Tristan qui l’avait vu grandir, si sage, n’allait surement pas lui épargner un sermon sur la légèreté des demoiselles!

Citation :

Bonjour ma fille, comment vas-tu ? Je suis très étonné de te voir icelieu. Tu es également une soeur ou une nièce de Della ? Pourtant, il ne me semble pas avoir vu ton nom sur l'arbre généalogique de la famille de Volvent...

Inspirant pour se donner du courage elle commença à balbutier devant l’air sévère du grand barbu :

Non Tristan, je ne suis pas une Volvent, mais une Franchimont, famille occitane du royaume. Je les ai retrouvé il y a peu de temps, enfin..

Non pas plus de détails… tiens ta langue…

Je suis ici sur l’invitation de Godefroy, pour présenter Niria, sa fille… enfin ma fille… enfin … notre fille.

Elle esquissa un sourire et baissa les yeux s’attendant à une rebuffade. Puis poursuivit rapidement pour tenter d’y échapper.

Elle figure sur l'arbre généalogique de la famille de Volvent, je crois… Enfin tu n’as pas du la voir, son nom doit être écrit petit…

Puis pressée de se sortir de ce mauvais pas et parlant si rapidement que totalement incompréhensive :

Jesuisraviequetonarrivéesepassebien,oui,allonsvitenousdésaltérer

Et la rebuffade redoutée tomba!

Citation :

Niria ... ? ... Ta fille ... ? Mais ... mais ... comment est-ce possible ?
Cela ne correspond pas aux préceptes que je t'ai enseignés ! Je t'avais pourtant dit qu'on ne joue pas à touche pipi avant le mariage !
Non, dis moi que ce n'est pas vrai, pas toi, enfin.
Ou bien est-ce le père de l'enfant qui t'a séduite et qui a su surpasser ta résistance ? Oui, c'est certainement ça, quoi d'autre ? Ca ne m'étonne guère vois-tu, lorsque je vois son humeur massacrante. Il sait qu'il a des choses à se faire pardonner.

Lison leva un sourcil aux paroles de Tristan qui n’avait rien perdu de son langage imagé… Et lui répondant à voix basse un sourire prudent aux lèvres, mais les yeux ardents :

Je comprends tes reproches, en tant que chapelain, l’inverse serait bien surprenant. Mais Tristan, tu te méprends, je ne me laisse pas piéger. De tes préceptes, j’ai gardé l’essentiel : l’amour … et j’aime cette enfant plus que tout ainsi que son…

Coupant court en voyant Petra arriver :

Sauvée !

Mais nous aurons l’occasion d’en reparler…

Lison salua Petra qu’elle n’avait pas vue à Autun depuis très longtemps, puis s’éclipsa ravie de cette aubaine. Peut être même de trop, car ne prenant pas garde à la neige, elle marcha d’un pas trop rapide et effectua une glissade des plus remarquables. Elle réussi à éviter le pire en s’accrochant in extremis à une branche opportune. Retrouvant son équilibre, elle jeta un coup d’oeil mi amusé mi honteux pour vérifier si sa cabriole avait su rester discrète. Elle vit une ombre adossée à un arbre, mais celle ci semblait trop absorbée dans ses pensées pour avoir remarqué quoique ce soit .

Soufflant soulagée :

Au moins j’aurai réussi à éviter ça ce soir !

Elle regagna le château, à petit pas mesurés et vigilants.

Petrasis ne sut quoi répondre à Tristan surtout en présence de sa tante,

Cherchant une solution pour faire taire son ami Tristan , il lui vint à l’esprit de retrousser sa robe juste assez pour y découvrir l’un de ses petits pieds, et dans un mouvement que seule une jeune femme de sa condition c’est faire, elle donna un coup de pied dans la jambe de tristant.

Dans le même instant, Petrasis relâcha les pans de sa robe, et porta l’une de ses mains à sa bouche pour y toussoter afin de concentrer l’attention de Della sur elle.

Tu dois confondre tristan je suis souvent au couvent tu le sais bien, c’est d’ailleurs là que nous nous sommes rencontrés.

Puis se tournant vers Della , elle lui chuchota.

Ma tante ne l’écoutez point, il a atteint l’âge ou la pensé et le rêve ne font qu’un.

Ne voulant pas voir sa vie devenir un manuscrit ouvert à tous, Petrasis tenta de faire comprendre à Tristan qu’il serait préférable pour la tranquillité de sa tante, qu’ils se revirent dans un autre endroit, ou le nombre d’oreilles ne dépasserait pas le chiffre de quatre.

C'est alors Petra commença avec beaucoup de délicatesse à tirer sur la chemise de Tristan tout en agitant son autre main pour lui indiquer la porte de la sortie.