Ambroise

Citation :

En campagne, un matin de février 1461.


Ambroise, mon ami.


Le bonjour vous va.


Comment allez-vous, cher ami ?
J'ai appris, ici, au fond de la Lorraine, le verdict du juge pourri, l'on m'a dit que vous étiez banni de Bourgogne ! J'en suis tellement désolée, mon ami. Si vous saviez comme je m'en veux de vous avoir embarquer chez Dragibus. Vous et tous ceux que j'ai sollicités, je suis navrée de ce qui est arrivé. Me pardonnerez-vous un jour ?
Faites-moi savoir si vous désirez séjourner en Lorraine, je vous promets de vous recommander aux personnes que je connais ici et je vous promets également de ne jamais plus entraîner personne en politique.

Moi, je cherche l'apaisement au coeur des batailles. Peut-être est-ce que j'espère secrètement qu'une lame ait raison de moi. Je me suis enrôlée dans l'armée du Général White afin de pourchasser Fatum et peut-être l'anéantir si Dieu le veut. Je me sens à ma place ici, pour l'instant. Je prie autant que je peux et je supplie le Très Haut de ramener la raison partout où la folie des grandeurs a pris le pas sur l'amitié. Il est un projet que je caresse, celui d'entrer au couvent. J'en ai déjà averti mon époux qui n'est pas contre. Nous ne déferions pas notre mariage, simplement, je me retirerais quelques temps, afin d'expier tous les péchés que je traîne derrière moi.

Comment se porte votre fiancée Angeline ?
La pauvre doit être bien affectée de ce qui vous arrive. Remettez-lui mon bonjour, s'il vous plait et demandez-lui de bien vouloir me pardonner, elle aussi, d'être à la base de ce qui vous est arrivé. Je m'en veux tellement.

L’Empereur est très malade, je crains qu'il ne meure, hélas.
C'est la régente, Jade de Sparte, qui a pris l'Empire en main. Ce n'est guère simple pour elle, mais je la pense très capable de relever le défi. J'aimerais tant que Flavien ne meure pas. J'ai tellement d'affection pour lui. Le Très Haut me semble parfois si cruel.

Heureusement, j'ai un rayon de soleil, une petite fille que j'ai recueillie et que nous allons adopter. Elle se nomme Béatrice, l'auriez-vous deviné ? Elle a le même âge que Dorante et je me réjouis de les voir grandir ensemble. Vous ai-je dit que mon époux refuse que mes fils me rejoignent, ici ? Je lui en veux mais je sais qu'au fond, il fait cela pour les protéger. Ce n'est pas une époque pour les déplacements, hormis le froid, les risques de tomber sur une embuscade est bien réel. La preuve, j'y suis, en embuscade, avec l'armée.

Donnez-moi de vos nouvelles, mon ami.

Que le Très Haut vous bénisse ainsi qu'Angeline.

Amitiés.

Della

7 mars

Citation :

Ambroise, mon ami.

Le bonjour.


Comment allez-vous ?
Je vous ai trouvé l'air bien fatigué, l'autre jour, sur la place de la Gargote.

Pardonnez-moi d'avoir tourné les talons si vite mais la présence d'Angélyque et tous les mensonges qu'elle et les autres racontent m'insupportent désormais.
Je pensais une fois encore, naïvement, que les élus pourraient expliquer ce qui les empêchent de reconnaître un duc. Hélas, si je me suis réjouie de la venue d'Eusaias, j'ai déploré celle de Pierre de Val de Loire - un crétin fini - et des autres fanatiques.
C'était la dernière leçon. Dorénavant, je ne me mêlerai plus de politique et je vivrai ma vie entre mes murs ou presque.

Je souffre de voir et d'entendre tant de haine et d'injustice. Cela fait tellement mal que je n'ai pas de mot pour expliquer ce que je ressens. Je vois ces gens que j'appréciais, que j'aimais même et qui se conduisent comme des salauds, en crachant sur ceux qui ne partagent pas leur avis. Alors, je me demande si j'ai été comme eux, avant. Je faisais partie de ces gens, je travaillais avec eux, j'étais de BOUM moi aussi, sans doute étais-je du même bois alors. Je remercie le Ciel de m'avoir sortie de là, de m'avoir placée sur un autre chemin et de pouvoir encore regarder mon reflet sans avoir envie de détourner les yeux comme je le fais lorsque je croise Angélyque ou Aryahna. Je voudrais me libérer de cette colère que j'ai au fond de moi, je prie pour y arriver.

J'ai revu mon époux.
Ce fut houleux, il s'en est fallu de peu que le sang coule.
Nous en sommes sortis tous les deux vivants mais pas indemnes.
Je crois que nous ne nous aimons plus.
J'ai de la tendresse pour lui mais de l'amour, je n'en suis pas certaine.
Quant à lui, il m'a imposée d'être une épouse modèle et tranquille, "sois belle et tais-toi" en quelque sorte. J'essaye mais c'est difficile.
Kéridil a consenti à ce que nos fils reviennent en Bourgogne, heureusement.
Je suis tellement contente de les revoir ! Je passe la plupart de mes journées avec mes trois enfants. Pour le reste, je prie.
Je veux vous raconter d'ailleurs ce qu'il m'est arrivé.
Je priais, l'autre jour, lorsque la croix devant laquelle je prie a brillé subitement, quelques instants, brillé avec une telle intensité que j'en fus éblouie !
J'ai ressenti au fond de moi, quelque chose qui brûlait, j'ai tremblé.
Ce ne peut être qu'un signe de Dieu, j'en suis persuadée !
Il a vu ma détresse et Il a senti que j'étais perdue, Il est venu à mon secours. Il m'a appelée.
Je veux répondre à cet appel, je veux me consacrer à Le servir. Je vais partir pour la Guyenne, je vais aller vivre au Prieuré Saint Illinda, le temps qu'il faudra pour que mes péchés soient pardonnés et que la colère qui m'habite soit apaisée, qu'il n'y ait plus dans mon coeur que de l'amitié et le désir de bonheur.

Mon époux n'en sait rien encore, à cette heure. Personne n'est encore au courant, mises à part mes suivantes qui m'accompagneront. A vous, je veux le confier car je sais que je peux vous faire confiance et que vous prierez pour nous. J'emmène Béatrice et Dorante, pour Clément, mon époux décidera s'il veut le garder avec lui. Il a six ans et je sais l'envie qu'a mon époux de faire de notre fils aîné un homme instruit et respectable. Il est notre principal héritier, il doit être éduqué en ce sens. Le pauvre enfant aura tellement de responsabilités, je le plains quand j'y pense. Mais c'est ainsi.

Je suis inquiète, à propos d'Angeline. Vous avez eu l'air de dire que vous ne l'aviez pas vue récemment. Je forme des voeux pour que tout se passe bien pour vous deux, je devine combien elle compte pour vous. Cependant, mon ami, n'oubliez pas que l'amour fait mal, souvent et quand il s'en va, la douleur est pire encore.

L'Empereur est mort. J'avais pour lui beaucoup de sentiments. C'était un homme bien, il n'était pas celui qu'Eusaias décrit, il était bon et croyant, il était généreux et c'était mon ami. Il me manque énormément. Je ne peux ouvertement porter son deuil, mon époux ne me le permettrait pas, ça ferait tache, une épouse de Pair qui porte le deuil de l'Empereur, alors, je porte le deuil dans mon coeur, je cache mes larmes et je prie pour le repos de son âme. N'est-ce pas injuste de ne pouvoir même pas honorer la mémoire des gens que nous aimons, sous prétexte de non-entente entre la France et Flavien ? Je sais qu'il est au Paradis Solaire, c'est mon seul réconfort.

Autun est redevenue ville attachée au duché, il me semble.
N'en souffrez-vous pas trop ?
Je sais que vos administrés vous aiment et qu'ils reconnaissent en vous, un maire d'exception, preuve que personne n'a souffert de la ville franche !

Je vous dis à bientôt, mon ami.
Vous êtes dans mes prières.

Que le Très Haut vous bénisse.

Amitiés sincères.

Della.

Citation :

Ambroise. a écrit:

Citation :

Autun, le 28 Januaris de l’an de grasce MCDLXI.


Chère Duchesse Della,

C’est avec une grande déception que je vous écris cette lettre. Oh ! Rien contre vous mais plutôt de la situation au parti. Téo qui s’en va, et maintenant Gautier qui semble chercher à s’entendre avec le conseil de régence alors qu’il nous taxe et nous spolie comme pas permis. Je me sens d’un coup perdu alors que j’ai défendu ma ville, j’ai défendu le Duc Alexandre, j’ai défendu ma foy avec ferveur. Et tout ça pour rien ? Je suis écœuré de voir autant d’attachement aux choses matérielle et de titres.

Mon amie, dites-moi que vous n’avez pas changé d’avis vous aussi ? Je ne sais même plus en qui je peux avoir confiance au parti. Je pense que je vais me taire, voir même quitter ce lieu. Si j’ai voulu rejoindre les Dragibus, c’est en partie parce que vous y étiez et que je voulais vous connaître mieux. J’ai été chaleureusement accueilli parmi vous. Je me suis bien senti parmi vous, partageant ensemble l’amitié aristotélicienne mais à présent, je suis peiné de voir ce qu’il s’y passe. D’abord le silence et ensuite, le changement des valeurs du parti.

Je dois également vous dire que le conseil de régence m’a appelé au tribunal pour Haute-Trahison, tout cela parce que j’ai défendu ma ville et ma foy. Je ne sais pas ce qu’il va advenir de moi à présent. Si c’est comme le Père Aegon, je devrais être condamné à 2 jours de prison et 3 mois de bannissement du duché. Ce sera l’occasion pour Angeline et moi de passer quelques vacances en Saint-Empire. J’avais l’idée de vous y rejoindre si cela vous agrée et vous donne joie. Je cherche un endroit où je puisse commencer mes études de médecine car demain je serai érudit. Connaissez-vous une université où l’on peut y suivre des cours de médecine ? Ma douce Angeline voudrait quant à elle pouvoir pêcher des poissons.

Voulez-vous bien nous aider ? Je me sens bien perdu d’un coup. Et à présent, j’aspire avec ma bien-aimée à un peu de quiétude le temps que ce Royaume de France retrouve une Souveraineté Aristotélicienne.

De tout cœur, en toute amitié,

Ambroise.

Ambroise. a écrit:

Citation :

Autun, le 21 martius de l’an de grasce MCDLXI.


Chère Della,

Pardon d’avoir mis autant de temps pour vous répondre. Ces derniers jours ont été pénible. J’ai été assez prit par la mairie, et par mon professorat à l’archidiocèse de Lyon. En plus, j’ai dû assister à des réunions à l’évêché, et la présence de Sœur Keltica a mis beaucoup de tension au sein de l’office.

Lors de notre dernière rencontre, j’étais bien fatigué en effet, et surtout lasse de ce conflit, un conflit qui finalement est de la responsabilité du Roy et de l’Eglise d’y mettre fin, alors que les aristotéliciens, qu’ils soient du Saint-Empire ou de la France, en sont les victimes. J’ai discuté avec la Duchesse Angelyque qui m’affirme certaines choses sur le Cardinal-Connétable Rehael. Je ne le connais point mais ceci est assez gros pour que cela m’interpelle. Comme je ne connaitrai jamais la vérité, que c’est la parole de l’un contre celle de l’autre, à présent, je préfère me contenter de suivre les Saintes Ecritures. Ces dernières semaines, j’ai tenté avec mais maigres moyens de calmer les tensions et que la paix revienne en Bourgogne comme nous l’enseigne Christos.

D’ailleurs, ce jour-là, lorsque que j’étais sur cette place, Sœur Keltica s’est justement présenté au Roy vous accusant vous, mon amie, de traitrise etc. Elle m’a brièvement expliqué votre histoire avec l’armée du Général White, que vous pourchassiez Fatum, et que vous n’avez, pour elle, pas voulu aider Joinville. J’ai beaucoup senti de haine et de colère dans sa voix même si elle m’affirme le contraire, comme s’il traine un contentieux derrière. J’ai pris votre défense et l’ai remise à sa place. Depuis, elle doit encore moins m’apprécier, mais cela je me moque. Je ne supporte pas cette attitude d’accuser sans preuve et surtout en l’absence de l’intéressée qui ne peut se défendre. Bref, elle a donné toutes vos lettres au Roy. J’espère qu’il ne vous arrivera aucun mal mon amie, à cause de cette histoire.

Je vous pardonne évidement d’être partie et je peux comprendre. Pour ma part, je suis resté afin de tenter d’apaiser les tensions mais beau il a fallu que Sœur Keltica mette de l’huile sur le feu alors que je venais d’arriver à calmer tout le monde sur la place. J’ai été à leur écoute et je voulais connaitre leur version de l’histoire. Par contre, ce que m’a beaucoup touché, c’est comme vous dites, cette haine et cette injustice qui se dégage de ce conflit. C’est a vraiment se décourager de vouloir aider son duché et de faire de la politique. Je dois être trop idéaliste et utopique pour croire que la politique permet d’aider son duché de façon désintéressée, uniquement pour le bien de son peuple. Mais je sais bien que beaucoup font de la politique pour son profit personnel, pour avoir des titres de noblesses. Des titres qui vous donnent plus de devoir et de responsabilité, que de liberté. A quoi cela sert d’avoir des titres de noblesses ? Enfin, je ne veux pas vous mettre dans ce lot. Vous semblez être l’une des rares nobles qui se dévoue entièrement à ses projets et à ce qu’elle entreprend.

Pourtant, si je pouvais avoir une terre, j’y construirais un bel hôpital ou un hospice pour aider les démunis autant que les malades et les blessés. Mais faut pas être noble pour ça je crois. En tous les cas, c’est mon rêve et j’espère un jour pouvoir le réaliser avec l’aide de ma bien-aimée et de tout médecin volontaire. C’est un projet qui me tient à cœur et je pense que j’aurai de l’aide de l’Archidiocèse de Lyon. Me reste à trouver un endroit pour ça.

Mais assez parler de moi, votre lettre m’a beaucoup peiné par la souffrance qu’elle dégage. Mon amie, prenez ma main et je ne vous lâcherai pas. Je voudrais vous aider dans votre peine. Et la colère que vous ressentez, je la comprends. J’en ai été victime aussi de cette colère. Ne la laissez pas prendre le dessus Della. C’est un péché bien lourd à porter. Et si j’ai voulu devenir diacre c’est aussi pour aider les personnes qui souffrent de ces péchés. Je dirais que les clercs sont aussi médecin, à la différence près qu’au lieu de soigner les blessures, ils soignent les âmes. Les maladies de l’âme peuvent être soignées Della, et nous pouvons tous en guérir. Et la première façon, est d’en parler par la confession au clerc que vous souhaitez.

Je ne connais point votre époux mais je trouve bien triste qu’il ne vous laisse pas votre liberté. Je ne pense pas qu’une femme doit être soumise mais qu’elle doit pouvoir s’épanouir et agir selon sa foy et ses convictions. Pour moi, elle doit être son égal. Il est important pour un couple qu’une harmonie s’installe entre eux, et que chacun puisse s’exprimer, que chacun respecte l’autre, ses choix. L’amour peut prend bien des formes, y compris la tendresse. La seule question que vous devez à mon avis vous poser et de savoir si vous êtes heureuse ou malheureuse avec votre époux. Si vous pensez ne plus l’aimez alors vous devez prier mon amie, prier pour vider votre cœur de la colère, vider votre esprit de tout ce qui l’empoisonne. C’est de cette façon que vous pourrez savoir si en votre fort intérieur vous aimez encore votre mari, car actuellement votre souffrance, vos blessures peuvent altérer votre jugement et vos sentiments.

Peut-être que de vous rendre au Prieuré d’Illinda en Guyenne est une solution. Ces lieux sont comme des bulles où la vertu et la plénitude dominent. Vous aurez alors l’occasion de vider votre esprit, de vous recueillir, de vous remettre en question. L’on pourra également vous aider à vous soigner et guérir votre âme tourmentée. Si vous pensez vraiment que vous en avez besoin, faites-le. Que Dieu vous inspire dans votre choix.

Sachez que vous allez beaucoup me manquer Della. Je tente de faire annuler le bannissement qui m’accable car ma bien-aimée et moi-même avons envie de voyager. Comme elle tient à bouger, j’avais pensé faire le tour de la Bourgogne avec elle, mais cela ne m’est pas possible actuellement à cause de mon bannissement. Accepteriez-vous que l’on vienne vous rendre visite à Cosne pendant notre pèlerinage ? Cela nous ferait vraiment plaisir. Depuis le temps que je parle de vous à Angeline, elle rêve de vous rencontrer.

A l’heure où vous m’aviez écrit, Autun n’était pas encore revenue sous le giron de la Bourgogne. C’est seulement après que le Sieur Bobbynight l’a fait avec ma coopération. Ce que j’ai trouvé injuste c’est que le conseil ducal remercie Caroline de Bourbon, fiché comme brigande à la prévôté, et le Vicomte Maathis pour avoir aidé le Sieur Bobbynight dans son action. C’est deux personnes ne font jamais rien pour leur ville, ils sont toujours absent et on les remercie d’avoir intégré une armée et d’en être sortie, deux trois jours après, alors que bon nombre d’autunois aide leur ville chaque jour. C’est honteux. Enfin, la vie a repris son cours normal à Autun et c’est ce que je souhaitais. Autun est restée paisible, et l’est encore à présent. Les impôts lorsque la ville était franche ne sont pas demandé par le duché. En somme, Autun y a gagné pas mal d’avoir été franche.

Je prierai pour vous et pour l’Empereur Flavien, je prierai pour vos enfants mon amie. Il me faut hélas lâcher ma plume. Du travail m’attends encore. J’ai un jardin de simple à remettre en état après l’hiver qui fut bien rude cette année. Que le printemps puisse égayez votre cœur et vous donner de belle couleurs comme les fleurs qui orneront bientôt arbres et pelouses.

Et ne vous inquiétez pas pour moi, entre Angeline et moi, c’est une belle histoire romantique qui n’en est qu’aux prémisses. Et je sais que Dieu veille sur nous, avec son amour bienveillant. Je n’ai aucune crainte, j’ai confiance en elle. Je l’aime de tout mon cœur et je sais que c’est réciproque. Et même si nous ne nous voyons pas tous les jours, notre amour en devient plus fort. Et nos retrouvailles sont d’autant plus intenses encore.

Puisse Dieu prendre soin de vous mon amie.

De tout mon cœur,

Ambroise.

Citation :

Expéditeur : Ambroise.
Date d'envoi : 21/03/1461 - 17:25:14
Titre : Pensée pour une amie

L'ours et la bouilloire

Quelques chasseurs, obligés de quitter subitement leur campement, le laissèrent sans surveillance, oubliant, dans leur précipitation, une bouilloire d'eau qui bouillait sur le feu.

Bientôt, un vieil ours sortit du bois, attiré par la flamme. Aperçevant la bouilloire dont la vapeur faisait danser le couvercle, il s'en saisit.

Naturellement, il se brûla cruellement. Mais au lieu de la lâcher aussitôt, voulant se défendre, il la serra contre lui, cherchant à l'étouffer. Or, plus il la serrait, et plus la brûlure était profonde et douloureuse. C'était un cercle vicieux, pour le plus grand dam de ce pauvre ours.

Ceci illustre parfaitement la façon dont bien des gens aggravent leurs difficultés. Ils les serrent sur leur coeur en ne cessant d'y penser et d'en parler aux autres, les examinant sous toutes leurs faces, au lieu de les laisser tomber une fois pour toutes, afin de guérir les blessures qu'elles ont causées.

Alors chaque fois que vous vous prenez à ressasser vos peines, dites-vous sévèrement : « Ne fais pas comme l'ours ! »

Citation :

Ambroise,
Mon Ami.


Comme à chacune de vos lettres, j'ai souri de plaisir en voyant celle-ci déposée chez moi.
Et comme je suis heureuse !
Oui, enfin, vous avez abandonné le "Duchesse" devant mon nom !
Merci.

Pendant que je lisais vos mots, des germes de réponses se faisaient pour divers points que vous abordez.
Et puis, plus tard, j'ai repensé à cette fable que vous m'avez envoyée et j'ai décidé de ne pas faire comme l'ours.
C'est pourquoi, je vais laisser tomber tout ce qui pourrait encore me faire mal si j'en parlais et je vais uniquement me concentrer sur ce qui me fait plaisir et m'encourage.
J'espère que vous n'y verrez pas d'inconvénient.

Ainsi, commencerai-je par le Prieuré Sainte Illinda.
Je m'y rendrai, c'est certain.
Il me faut attendre que le printemps s'installe et aussi et surtout en parler avec mon époux. Mais j'irai. J'en ai envie et besoin, pour me ressourcer, me libérer de la colère en me consacrant à Dieu, le temps qu'il faudra.
Cette décision me réjouit et m'apporte un début de paix intérieure.

Ma joie est grande de savoir que Angeline et vous êtes heureux et que vous vous aimez tendrement.
Puisse le Très Haut sourire devant votre bonheur.

Votre projet m'intéresse, celui de l'hospice.
Je voudrais vous aider et en même temps vous demander un service.
J'ai écrit ce matin à Saint Jean, Perrine de Gisors-Breuil, Héraut en charge de la Bourgogne, afin de demander que le lien vassalique entre mes vassaux et moi soit rompu. Aucun des deux ne remplit ses devoirs et j'ai décidé de mettre un terme à cette duperie !
Or, voici que certaines de mes terres seront sans personne pour diriger les maisons.
J'ai donc besoin de personnes à qui je puisse en toute confiance, déléguer l'Intendance.
Il se fait que le château de Cheny a été remis en état avant que je ne prenne vassal sur ce fief et que malheureusement, il ne sert à personne sinon à la mesnie ! Avouez que c'est bien dommage.
Aussi, m'est-il venu l'idée de vous proposer l'Intendance de Cheny.
Vous ne seriez pas mon vassal, ne serez pas lié par un serment vassalique mais vous recevrez bonne paie en pourcentage des revenus des terres de Cheny.
De plus, je vous autoriserai à faire de Cheny, cet hospice dont vous me parlez, avec ou sans l'aide de l'Archevêché, peu importe, à vous de voir.
Ainsi pas de souci pour faire bâtir le bâtiment, il existe, Angeline et vous, lorsque vous vous marierez aurez un toit sur votre tête et pas des moindres.


Pardonnez-moi de ne pas être plus longue, aujourd'hui, mais mon époux m'attend pour préparer nos armes pour demain, nous allons chasser ensemble.

Réfléchissez à ma proposition, je vous promets que cela me ferait extrêmement plaisir si vous acceptiez mais que j'accepterais votre choix comme celui qui convient.

Que le Très Haut vous bénisse.

Della

[Une fois n'est pas coutume, une petite note HRP.
J'ai le projet de faire installer Seignelay sur le fofo2 pour qu'on y développe du RP ^^
Si Ambroise accepte la proposition, l'hospice pourrait être joué là (accessible de France et d'Empire).
Ca me ferait plaisir (comme à Della) !
Je ne m'étends pas plus, faut que je file, mais si tu as des questions, n'hésite pas.
Je suis absente le WE mais je réponds lundi
++]