Visite d'une vieille amie

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Le valet fit entrer la Chancelière de Lorraine au petit salon, comme commander par la Vicomtesse.

Il invita la visiteuse à patienter quelques instants.

Ma dame la Vicomtesse ne tardera pas.
Elle vous demande de vous installer en l'attendant.

Sujet: Re: Visite d'une vieille amie Dim 4 Mar 2012 - 15:54

Constance avait suivi le valet jusqu'au petit salon. Elle sourit en l'entendant dire "Vicomtesse". Souvent quand elle entendait cette appellation c'était pour elle.

Bien bien je l'attends...
dire qu'elle est vicomtesse, elle gravit toutes les marches petit à petit.

Sujet: Re: Visite d'une vieille amie Mar 27 Mar 2012 - 14:10

Elle était attendue, Constance ! Et avec quelle impatience !
Elles ne s'étaient pas vues depuis tellement longtemps...ou si peu, au détour d'un bureau, à la Basilique.
Ici, ce n'était pas la même chose.

Lorsque Pascal lui annonça que son amie était installée, elle se dépêcha de passer un châle sur ses épaules et d'enfiler les couloirs jusqu'au petit salon où un feu avait été allumé dans la cheminée et un plateau bien garni de collations déposé sur une petite table.

Au moment d'ouvrir la porte, Della interrompit son geste un instant, prenant le temps de savourer cette heureuse visite.
Puis, elle entra.
Un autre instant, elle sourit et observa Constance, la trouva magnifique...
Elle avança, les bras ouverts.

Mon amie ! Quelle joie de vous revoir !
Ses bras enserrèrent alors l'amie.

Comment allez-vous, chère Constance ? Vous êtes radieuse ! Tellement...belle.

Constance commençait à trouver le temps long malgré la présence d'un plateau de collations. Elle ne voulait pas s'empiffrer et elle voulait surtout voir son amie. Elle avait tellement de questions à lui poser depuis son mariage et la disparition de la Bien Aimée Béatrice. A présent Della était maman d'un petit garçon qu'elle n'avait jamais vu.
Soudain elle entendit des bruits de pas, une démarche différente de celle d'un domestique. Elle était presque certaine qu'il s'agissait de Della, elle vérifia qu'elle n'avait rien autour de la bouche ou sur les mains puis ajusta sa tenue. En connaissant bien Constance on pouvait deviner qu'elle était un peu stressée de revoir son amie devenue Vicomtesse.

Constance se leva dès qu'elle vit qu'elle avait raison et qu'il s'agissait bien de Della, elle ouvrit elle aussi ses bras oubliant toute la pression qu'elle avait quelques secondes auparavant quand elle rajustait sa robe. Les deux femmes s'étreignirent en oubliant toutes les convenances, elles étaient au dessus de la bien-séance.

Mon amie ! La joie est partagée je vous l'assure!

Je vais bien, je suis ravie que vous m'ayez invitée chez vous.
Vous êtes ravissante vous aussi ! Vous allez bien?

Que dire de plus? Elle ne pouvait pas la questionner comme ça tout d'un coup. Elle n'était pas de la milice.
Elle préférait attendre que Della lui fasse des révélations.

L'étreinte passée, Della sourit, tellement heureuse.

Je vais très bien, merci.

Vous revoir...c'est tellement...Tellement bon que les mots ne viennent pas et Della se contenta d'indiquer les deux fauteuils disposés pour la conversation.

Asseyons-nous...
Lorsque Constance fut installée, Della s'assit de même et toujours souriante, elle reprit : Il y a si longtemps ! Nous avons tellement de choses à nous dire ! Oui, mais par quoi commencer ?

Dites-moi tout ! Tout ce qu'il vous est arrivé...depuis...si longtemps !

Constance était venue pour savoir tout ce qui s'était passé dans la vie de son amie mais au lieu de cela Della la questionnait.
Après s'être assise à la demande de la Vicomtesse Della, elle lui sourit et tenta un début de réponse.

Comme vous le dites si bien, "si longtemps"... si longtemps que moi non plus je ne sais pas quoi vous dire.
Je suppose que ma petite carrière politique sans aucune récompense vous intéressera guère. Je me trompe? Surtout que vous connaissez bien la Lorraine...

Comme vous le savez je me suis mise à la diplomatie mais le temps passe trop vite et mes projets n'aboutissent pas... je pense passer la main. Je ne sais pas si je veux tout arrêter ou juste ralentir.

Hum... j'ai peu de nouvelle de ma soeur qui est maman comme je vous l'ai écrit. Il faudrait que j'aille leur rendre visite avant que la petite ne sache marcher tout de même!!!

Et vous... avec Ganju.. enfin Gaudefroy... je n'ai rien compris. Qu'est-ce qui lui a pris de vouloir vous retirer votre rôle de chef de famille? Vous ne vous parlez plus? Vous n'êtes plus une Volvent? ... S'il vous plait expliquer moi toute cette affaire.

Constance espérait que son amie n'irait pas droit au but et lui expliquerait toutes les intrigues. Elle aimait la façon de raconter de Della.

Au contraire, mon amie ! Tout ce qui vous arrive m'intéresse, voyons !

Della rit et écouta avec grande attention ce que Constance lui confiait.
De fait, elle avait connu la Lorraine et elle acquiesça lorsque Constance aborda le sujet.
Celui de la Diplomatie la fit sourire...que de souvenirs pour elle.

Ah Constance, la Diplomatie est affaire de très longue haleine, il ne faut pas se décourager, même si parfois, l'on a l'impression que rien n'avance...Il faut tenir bon ! Restez. Je suis certaine que vous êtes absolument parfaite dans cette tâche...Si je peux vous donner un conseil...que j'ai moi-même utilisé...ayez auprès de vous une personne de confiance, qui est capable de vous remplacer...et lorsque vous êtes un peu lasse...partez quelques jours, ne venez surtout pas aux nouvelles, laissez votre homme de confiance tout gérer...D'où l'importance qu'il doit être vraiment de confiance. Il n'est pas question de retrouver le travail accumulé à votre retour ! Et puis...vous revenez après avoir pris un peu de distance. Ca fait du bien et ça évite de tout envoyer paître comme on en a parfois envie. Della sourit, d'un sourire complice et amical.

Elle fut ravie d'apprendre que son amie avait une nièce...et puis...Constance parla de Godefroy...Della soupira doucement, elle sourit encore, presque tristement...puis, releva les yeux vers son amie à qui elle n'en voulait absolument pas de parler de cela. Au contraire, en parler la soulageait.

L'histoire est bien longue...Voyez-vous, alors que j'étais en politique, en Bourgogne, bien engagée et conseillère ducale, j'avais réussi à faire avoir à Godefroy une place que je savais qu'il briguait, celle d'Amiral de Bourgogne. Il avait une passion pour la navigation. Il m'avait promis qu'il se tiendrait à sa tâche, qu'il serait à la hauteur. Hélas, ce ne fut pas le cas. A cette époque, il était Seigneur de Beaumont, vassal de Theognis Montereau. Il se fit que Montereau fut déchu de ses titres et de ses terres. Ingeburge était Duchesse. Et...à cause du manque d'assiduité à la tâche de Godefroy, à cause aussi de la façon avec laquelle il se permettait de traiter certains nobles, Ingeburge n'accepta pas que Beaumont lui demeure. Godefroy perdit donc cette terre que je m'étais échinée à nous faire revenir...A cette époque, je changeai de parti politique, quittai le FIB, dont le meneur employait la sorcellerie pour augmenter le nombre de voix, pour BOUM. Au sein de BOUM, beaucoup de Nobles, des Nobles respectables, des personnes engagées vraiment pour la Bourgogne, je m'y trouvai bien. Godefroy m'en fit le reproche, s'ensuivit une querelle, un échange de courrier dans lequel je lui envoyai à la figure tout ce qu'il avait fait et mal fait dans sa vie et dans la mienne ! Y compris son mariage...Il voulut alors me chasser de la famille...Mais il avait oublié un détail, c'est qu'il n'était plus Noble, que moi je l'étais et que moi seule donc pouvait être chef de famille.
Et puis...je me retrouvai seule. Car Godefroy avait monté contre moi également Orantes. J'aidai cependant Nabel, la soeur d'Orantes, qui vivait une période très pénible, sans que Orantes et Godefroy ne le sachent.
C'est alors que Angélyque de la Mirandole qui était alors Duchesse de Bourgogne et avec qui je m'entendais merveilleusement bien, proposa de m'adopter. J'étais sans famille ou presque...il ne restait rien ou presque de ce qui avait été la famille des Renarts aussi...j'acceptai. Je devins donc Della de la Mirandole, par choix, parce que Angélyque et toute sa famille m'offraient une vraie famille avec des frères et des soeurs qui s'aident, qui s'entendent, qui s'apprécient.
Aujourd'hui, je suis heureuse de ce choix que j'ai fait. Oh, je n'oublie pas mes origines et je me considère toujours comme une Renarde mais...j'ai une famille, mon fils a une grand-mère...et mon époux a une belle-mère ! Si le récit avait été parfois intense en émotion, les derniers mots furent ponctués d'un petit rire libérateur.

Voilà toute l'histoire.

[j'oublie pas hein/.... c'est juste que je ne savais pas trop comment répondre. C'est dans mes priorités de répondre mais je n'ai pas le temps]